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Le Carnet de JB
15 mars 2016

La louve du Louvre

Pierre de Cortone - Remus et Romulus recueillis par Fautulus

Un jour que je me promenais au Louvre tout au fond de la Grande Galerie et ses chefs-d'œuvre de la peinture italienne (ça faisait longtemps), mon attention fut attirée par ce magnifique tableau baroque de Pierre de Cortone : Rémus et Romulus recueillis par Fautulus. Sa composition est originale : on y voit le berger Fautulus ramener chez lui un enfant... on se dit : « mais où est l'autre ? » Et ben l'autre il est au fond à droite, au second plan, avec la louve. Au lieu de les prendre tous les deux, le peintre nous montre qu'il ramène un puis l'autre.

Le hasard a fait que peu avant j'avais acheté un livre (certes inégal) intitulé : Petite histoire des lieux de débauche (d'une certaine Edith Huyghe), en gros les bordels à travers les âges. Et au début du chapit re consacré à la Rome Antique, l'auteur explique la signification de cette pour le moins curieuse « adoption » de deux enfants par une Louve (ben oui, ça s'peut pas !!).

Je vous la livre ici (pages 59-60 du livre) :

Quelques années avant la fondation de Rome (753 av JC), suivant la légende que nous avons tous apprise, une louve allaite sur le Mont Palatin les jumeaux Romulus et Rémus, enfants d'une vestale, descendants d'Enée, Prince de Troie, fils de Priam. Une louve ?

A Rome, depuis toujours louve (lupa en latin) signifie « femelle du loup », mais aussi « prostituée » ; le lupanar (ou lupanarium) est le lieu de débauche ; la lupana, la tenue des courtisane. Leur voix est réputée semblable au hurlement de la louve, censé être particulièrement lubrique.

Alors animal ou femme ? Denys d'Halicarnasse, grec du 1ersiècle avant notre ère, vivant à Rome et contemporain d'Auguste, fait le point :

« ils disent aussi que celle qui les a nourris et allaités n'était pas une louve, mais, comme on peut le supposer, une femme, l'épouse de Fautulus, appelée Laurentia, qui avait autrefois prostitué sa beauté et avaient reçu des gens qui vivaient aux environs du Palatin le surnom de Lupa. C'est un terme grec antique qui s'applique aux femmes qui se prostituent pour de l'argent ; mais elle s'appellent aujourd'hui d'un nom plus respectable, des hétaïres ou des compagnes ».

 

Bon... sans grand rapport avec les canidés ni avec la mythologie romaine, pour récompenser le courageux lecteur qui aura lu cet article en entier, une autre louve... très "sympathique"...

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